J'ai fais un rêve…

Lozanges
Je rêvais que ma famille et moi faisions partis d'un mouvement de résistants contre une oppression grandissante et puissante.
Mon companon et moi faisions de notre mieux pour être une ressource à la libre pensée et à une vie libre, tout en expliquant nos choix à nos trois enfants, 13 ans, 8 ans et 5 ans. Ils étaient d'accord tout en supportant, avec plus ou moins bonne grâce, les privations et les précaussions dont nous devions faire preuve… Cela a duré un certain temps et nous nous en sortions à peu près bien. Pendant ces quelques années d'activité, nous recevions régulièrement la visite d'un oncle sans domicile qui venait se faire nourrir et tenir au chaud en se réclamant de l'hospitalité familiale. Nous supportions sa présence vulgaire et sale en espérant à chaque fois que son séjour serait de courte durée.

Un jour que nous venions de confier nos deux plus petits à la bienveillance chaleureuse de nos voisins pour un séjour à la campagne, la milice fit irruption dans notre maison, suivie de notre oncle arrogant et avantageusement vêtu. Ayant espionné nos agissements, il nous avait dénoncé, ce qui lui avait valu son revers de fortune…
Saisie par l'urgence de la situation, je me précipitais vers mon grand fils (13 ans), déjà brave et fort mais encore un enfant, comme il aimait à nous le rappeler quelque-fois.
Je pris ses mains dans les miennes et plantais mon regard directement dans son cœur. Bouleversée et rongée de culpabilité, je lui parlais de la souffrance, lui apprenais que nous n'étions pas à l'abris d'être torturés. Comprenant la situation, il m'écoutait de tout son être, comme s'il gravait mes paroles dans son cœur. J'ajoutais qu'il y avait un endroit, en lui, où il pouvait se réfugier s'il endurait de trop grandes souffrances physiques ou intérieures, un endroit où il serait en sécurité et où rien ne pourait l'atteindre car il était rempli de lumière et de l'amour que son père et moi avions pour lui. Même si nous ne devions plus nous revoir, toujours il nous retrouverait dans cet endroit où nous serions là avec lui, à vivre dans la paix, l'amour et la joie. Par une sorte de télépathie, je lui montrais comment accéder à cet endroit et nous fûmes arrachés l'un à l'autre.
Alors qu'on me tirait violemment, je m'accrochais à son regard innocent et incrédule.
Comment pouvait-on blesser tant de beauté, tant de pureté ?
Un dernier regard d'amour à mon compagnon qui, pensant chacune de mes paroles, tentait de gagner du temps, et nous étions séparés tous les trois.
Dans le sillage de certains personnages de films sur la guerre, j'étais ravagée, meurtrie, remplie d'effroi.
Je me réveillais en sanglots, incapable de reprendre mes esprits pendant un long moment.
Je confiais à mon compagnon le contenu de ce rêve, complètement déprimée et découragée.

En effet, depuis de nombreuses années maintenant, nous sommes engagés dans une vie alternative et nous efforçons d'être des êtres humains toujours plus responsables de leurs actes.
Nous ne voulons pas que d'autres pensent et agissent à notre place, nous ne voulons pas participer à l'exploitation du monde entier, à l'abrutissement des gens pour en faire de parfaits esclaves consentant et esclavagistes à leur heure !
Dans cette vie là, la seule valeure prestigieuse est la somme de pouvoir que l'on réussit à avoir sur les autres !
Dans cette vie là, même les moins chanceux n'ont qu'une envie, c'est d'avoir plus de pouvoir demain qu'hier afin de prendre leur revanche !
✹ Nous ne voulons pas que notre comsommation à outrance coûte la vie ou la santé à d'autres êtres humains ou encore détruise notre planète.
✹ Nous ne voulons pas faire partie de cette sauvagerie et c'est pour cela que nous avons choisi de vivre autrement, malgré les sacrifices que cela implique.

Sans être militants, nous informons, expliquons, relayons ce point de vue quand on nous sollicite. Nous présentons la situation de sorte que chacun puisse se positionner, c'est-à-dire accepter de remettre son confort en question parce qu'il coûte la vie ou la santé à d'autres êtres humains et détruit notre planète.
Alors que tout est fait, organisé, conçu pour diluer notre sens des responsabilités et nos valeurs humaines, nous reposons cette question à l'âme et conscience de chacun :
- « Es-tu d'accord pour que ton confort coûte la vie ou la santé à d'autres êtres humains et détruise notre planète ? »

Le simple fait de vivre de cette manière (en n'attaquant pas le système mais en nous détachant du problème) questionne notre entourage ainsi que l'administration et fait réagir l'un et l'autre. Le seul fait d'être différent inquiète et sucite peur et colère. Tous font pression afin de nous remettre « sur le droit chemin ».
Saisi par le message de mon rêve, je n'avais pas réalisé à quel point la pression mondaine pouvait être dévastatrice et que l'on pouvait s'en prendre à mes enfants. C'en était trop, j'abandonnais…
Je ne voulais plus être un Être Humain, je voulais échapper à cette espèce qui ne peut vivre qu'en dominant, soumettant, torturant son prochain, même quand ce dernier essait simplement d'être heureux sans faire de mal à personne.
En effet, l'Homme dominant ne supporte pas de voir quelqu'un d'heureux (ou tenter de l'être), cela lui rappelle trop qu'il ne l'est pas lui-même !
Extrêmement lasse et désabusée, je ne voyais aucune issue positive à cette situation.
Laissée sans force par ce rêve terrible, j'avais l'impression d'avoir offert en sacrifice inutile mes enfants et ma famille. Pire, je pensais avoir cultivé dans leur cœur l'espoir que les choses pouvaient changer et que les sacrifices faits aujourd'hui leurs construiraient un meilleur avenir. J'avais l'impression de les avoir trahis et je ne pouvais me le pardonner.
Coeur Fleurs

Jamais je n'ai eu autant l'impression d'avoir fait fausse route. Même la mort ne pouvait me délivrer car je savais le système de destruction en marche ; je ne voyais plus d'autres options.

Triste journée qui suivie ce rêve, avec en plus des problèmes d'approvisionnement sur notre compte bancaire, comme venant confirmer mes émotions de la nuit. Enfin, la joie irrésistible de mes enfants et la prévenance de mon compagnon mirent un peu de baume sur mon coeur…
La nuit suivante : nouveau rêve, comme une réponse à mes tourments de la veille.
Je vois mon fils de dos, il est grandit, fort, devenu jeune homme ; il paraît être en bonne santé.
Il tient dans chaque main son petit frère et sa petite sœur qui ont grandit eux aussi.
Energique, il se dirige droit devant lui, il a confiance. Il sait manifestement où il va et sa conviction de même que l'entrain dont il fait preuve me rassurent. Comment s'en est-il sortit ? Je l'ignore mais il va bien. Je m'apaise.
Un fol espoir s'allume dans mon esprit !
Et pourquoi mon compagnon et moi ne nous en serions pas sortis aussi ?
Comme s'il suffisait de le vouloir… Comme si c'était nous qui écrivions le scénario…

Une porte s'entr'ouvre et le seul fait de l'apercevoir suffit à me rendre l'espoir. L'espoir ! Quelle douce lumière !
Je suis immédiatement transportée dans une grande salle, contigüe à une autre. Il y a de l'espace, il fait bon, lumineux et je connais cet endroit. C'est notre école, notre Ecole de la Vie en Harmonie selon les Fondements de la Sagesse Traditionnelle Chinoise, c'est PERLE ET DRAGONS, améliorée.
A la fois à l'intérieur et à l'extérieur de moi, j'entends une voix qui me dit :
- « Tu connais une danse sacrée. A travers ceux qui la pratique et à travers toi qui la perfectionne avec joie, elle élève les vibrations de l'humanité.
Voilà ta solution !
Tu ne dois pas lutter contre ce système qui t'est odieux et qui te désespère, ainsi, tu créerais la négativité, nourrissant le problème.
Tu dois continuer de t'engager dans cette autre voie : pratiquer et transmettre à ceux qui te le demandent ces danses qui développent et propagent la lumière… »

Emerveillée par tant d'évidence, tremblante de percevoir à quel point ce destin me comble, à quel point il ne va mieux qu'un gant, la confiance se restaure en moi d'une manière que je souhaite indélébile.
Par le même courant employé par la voix qui me parlait à l'instant, je ressens un doux encouragement à faire d'autres projets. Pourquoi se retenir ? Tout est permis quand il s'agit du Bien le plus Elevé !
Je ne me le fais pas dire deux fois. Une troisième salle voit le jour, des petits coins plus intimes pour la méditation, des chambrettes pour recevoir des stagiaires. Au sol, un revêtement beige chaleureux, idéal pour ce lieu collectif ; aux murs, des couleurs chaudes soutenues par une base de chaux, de grandes fenêtres munies de double vitrage, une propreté accueillante, des plantes d'intérieur heureuses d'être là… et un grand jardin arboré, fleuri en toutes saisons et qui produit de quoi se nourrir des bons soins de la nature…
Tout est harmonieux dans cette école.
Dans ce jardin de régénérence dont j'ai tant rêvé, relié à la confiance et à ce qu'il y a de plus beau en ce monde, on élève le sacré en soi et on est partenaire pour que le sacré s'élève dans le cœur des autres et de l'univers tout entier…


Voilà les rêves que j'ai fais, relayés les jours suivants par d'autres bénédictions que je souhaite sincèrement à chacun de vous,
Plume

Qu'il en soit ainsi,